Rousserolle effarvatte
Nichant dans les roselières, voici la Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus), souvent voisine du Phragmite des joncs (voir le post précédant).
En voici quelques images.
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En voici l'illustration ptoposée par Dubois Alphonse en 1892.
En prime, il nous présente une illustration de son nid !
On l'appelait alors Rousserolle des roseaux.
Phragmite des joncs
Vu l'assouplissement des mesures de confinement, ce lundi matin, je me suis offert une petite excursion aux marais d'Harchies (province du Hainaut, Belgique). L'occasion d'assister à un récital du Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus).
A défaut du son, je vous en présente quelques photos....
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En voici 2 illustrations anciennes:
La première tirée de la
"Faune illustrée des vertébrés de la Belgique: série des oiseaux, tome 2", Bruxelles 1892.
de Dubois Alphonse, conservateur au musée royal des sciences naturelles de Belgique.
La seconde provient de
"Illustrations of the birds of Europe, Tome 2"
de John et Elisabeth Gould, vers 1837.
[Source : gallica.BnF.fr]
Moineau, Linotte, Bergeronnette et Fauvette
Un peu de tout...
...sans aucune logique....
Je déroge à deux des règles du théâtre classique en ne respectant ni l'unité de lieu, ni l'unité de temps... autrement dit, ces photos ont été prises dans différents lieux à différentes époques...
En fait, je racle mes fonds de tiroir !
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Et ici, un Goéland en vol....
Je laisse aux spécialistes le soin de l'identifier !
(pour info, photo prise à la mi-mars en zone agricole, dans le Hainaut)
Encore une rafale....
ça renifle un oiseau ?
Aujourd’hui pas de photos, que du blabla...
Parlons du sens de l'odorat chez les oiseaux...
Il est communément (et sans doute abusivement) admis que le sens de l’odorat est peu développé, et même parfois absent, chez les oiseaux.
Vérité ou idée reçue ?
Mais, pour commencer, un petit préliminaire : c’est quoi l’odorat et c’est quoi une odeur ?
D’après le dictionnaire, une odeur c’est la sensation que produisent certaines substances volatiles. Ces substances volatiles sont le plus souvent des molécules de différentes familles organiques : alcools, acides, aldéhydes, cétones, composés aromatiques…
Deux exemples (un peu caricaturaux, il faut bien l’avouer) :
-
Mettez votre nez au dessus d’une bouteille d’essence, vous sentirez alors une odeur caractéristique (que certains aiment et d’autres pas). Cela est dû à l’évaporation spontanée de certains composés contenus dans l’essence, principalement des dérivés du benzène. Notre sens de l’odorat est sensible à cette molécule aromatique.
-
Mettez ce même nez (de toute manière, vous n’en avez qu’un!) au dessus d’un verre d’eau pure, vous ne sentirez rien. Pourtant des molécules d’eau (H2O) s’échappent aussi spontanément de ce verre, mais notre odorat n’est pas stimulé par ces molécules d’eau (heureusement car l’humidité est présente en permanence dans l’air que nous respirons).
Quel est le mécanisme de ce sens de l’odorat ?
Schématiquement deux éléments sont nécessaires pour qu’existe ce sens de l’odorat :
-
Des récepteurs capables d’être stimulés par ces substances volatiles. Ils sont situés dans un organe dédié : le nez ou son équivalent (museau, truffe, mufle, bec).
Ces récepteurs, après avoir été stimulés, vont envoyer un influx nerveux vers
-
Une structure particulière située dans le cerveau : le bulbe olfactif.
NB : chez les insectes, le principe est le même. Les principales substances auxquelles sont sensibles les récepteurs sont les phéromones et ces récepteurs sont souvent situés sur les antennes.
Bon, mais l’odorat chez les oiseaux ?
Il y a deux façons de mettre en évidence le rôle de l’odorat :
-
l’approche éthologique, c’est à dire l’observation du comportement en présence ou en absence de ces molécules volatiles, avec intervention ou non de l’observateur dans le déroulement de l’expérience.
-
L’approche anatomique, c’est à dire la mise en évidence des éléments physiologiques nécessaires au sens de l’odorat : récepteurs et bulbe olfactif.
C’est l’approche éthologique qui a prévalu durant une longue période. Mais pendant longtemps, l'éthologie à souffert d’un manque de rigueur et de nombreuses observations ont vu leurs conclusions remises en cause.
Quant à l’approche physiologique elle a été plus tardive : il a fallu attendre que les techniques de dissection et d’imagerie médicale soient devenues plus précises.
Le sujet n’est donc pas encore tout à fait tranché et de nombreuses questions restent posées.
Cependant des indices certains donnent à penser que l’utilisation de l’odorat chez les oiseaux (ou du moins chez certaines espèces) est loin d’être anecdotique.
Voici deux des observations comportementales allant dans ce sens :
Les Albatros hurleurs, en période de reproduction, doivent quitter leur nid (se trouvant sur des îles isolées) et se diriger vers des zones de pêche situées à plusieurs centaines, voire milliers, de kilomètres. S’ils avaient une connaissance innée de l’emplacement de ces zones, on peut supposer qu’ils s’y dirigeraient en ligne droite. Or des Albatros, équipés de GPS, ont suivi un trajet en zigzag dont la direction générale pointait vers ces zones de pêche. On croit donc qu’ils se dirigent « au flair » (un peu comme les chiens pisteurs remontent une piste) et non pas de manière programmée ni aléatoire. D’autant plus que le retour vers le site de nidification était plus direct.
Cette interprétation est confortée par d’autres expériences ou l’on a notamment montré que d’autres oiseaux pélagiques (les Océanites culblancs) étaient attirés par l’odeur du sulfure de diméthyle, substance volatile relâchée dans les zones de l’océan ou le krill (des crevettes présentes en abondance dans le zooplancton) s’alimente en phytoplancton (micro végétaux en suspension dans l’océan), et là ou le krill est présent en quantité, les poissons, les calamars...etc... sont aussi présents. Ce sulfure de diméthyle pourrait donc être un indicateur des bonnes zones de pêche, d’où son intérêt pour les oiseaux pélagiques.
Mais il y a aussi des indices physiologiques de l’importance de l’odorat :
On a mis en évidence à la fois la présence de structures réceptrices pour des substances volatiles et l’existence dans le cerveau d’un bulbe olfactif. La taille de ces structures et de ce bulbe olfactif a put être mesurée et leur importance chez certaines espèces prêche pour la réalité de l’odorat chez ces espèces.
D’autant plus que ces mesures physiologiques ont put être corrélées avec le comportement de certaines de ces espèces : par exemple, des expériences comportementales ont montré que l’Urubu à tête rouge (un charognard) est sensible à l’éthylmercaptan (un composé volatil qui se dégage des carcasses en décomposition) tandis que, en parallèle, des études anatomiques ont mis en évidence la taille importante du bulbe olfactif chez cette espèce ; l’odeur de décomposition serait donc ici responsable (du moins en partie) du repérage des charniers sur lesquels cette espèce se nourrit.
Il est donc pertinent de penser que l’odorat joue un rôle parfois très important chez certaines espèces. Il y a cependant encore de nombreuses études à réaliser pour répondre à de nombreuses questions pour le moment restées en suspens.
Voilà donc une approche (très) sommaire du sujet. Je vous encourage à lire le livre « L’oiseau et ses sens » de Tim Birkhead publié en 2014 chez Buchet/Chastel, Paris. Cette publication n’est pas des plus récentes, mais reste très intéressante.
Vos commentaires, critiques, compléments d'information sont bien évidemment les bienvenus.
J'espère que le sujet vous a intéressé...et que vous ne m'avez trouvé ni trop bavard ni trop pompeux..
Toujours dans mon coin...
Illustrations...
Tant que j'en étais à me replonger dans ma bibliothèque, il m'est venu l'idée de vous présenter, de temps à autre, des illustrations ornithologiques tirées d'ouvrages anciens.
Ces illustrations ont été proposées au public dès le XVII° siècle suite à l'intérêt grandissant porté aux sciences naturelles; c'était en effet la période durant laquelle se sont multipliés les "cabinets de curiosités". Parallèlement à cet engouement d'un public érudit, commençait à se développer une vue plus rationaliste de ces sciences naturelles: la science commençait doucement à prendre son essor et à se substituer à la curiosité du collectionneur.
Vu mon centre d'intérêt essentiellement ornithologique, je proposerai donc surtout des illustrations d'oiseaux, mais la même évolution a eu lieu pour les différentes disciplines de ces sciences naturelles: la botanique, les branches variées de la zoologie, la géologie....
Je vous propose donc ici une planche dédiée aux mésanges. Cette planche est l'oeuvre de François Nicolas Martinet, graveur et illustrateur, et a été présentée dans son ouvrage "Histoire des oiseaux, peints dans tous leurs aspects apparents et sensibles", entre 1773 et 1796.
Ouvrage dont les illustrations ont été reprises dans "François Nicolas Martinet, Histoire des oiseaux" publié en 2011 par Ullmann Publishing, Potsdam, Germany.
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Cette planche est suffisamment précise pour que l'on puisse y reconnaître trois de nos mésanges. Notez quand même qu'on y trouve une part d'erreur (la queue de la Mésange à longue queue qui est entièrement blanche sur l'illustration, la couleur des pattes qui est, pour le moins, un peu "forcée",...). Mais les connaissances ornithologiques de l'époque étaient encore approximatives. De plus, les moyens d'observation sur le terrain étant des plus rudimentaires (pas de jumelles, pas de longue-vue et surtout pas de photo) ces dessins étaient surtout réalisés soit à partir d'oiseaux captifs, soit à partir de spécimens empaillés (et, souvent, mal empaillés). Il faut encore ajouter que la mise en couleurs se faisait souvent bien après le dessin et que les techniques d'imprimerie ont bien évolué depuis...
On peut aussi supposer que la prétention à un certain aspect artistique a probablement parfois gommé ou forcé certains détails...
La légende de cette gravure portait comme noms:
- "belotte" pour la Mésange bleue,
- "l'agréable" pour la Mésange charbonnière,
- "la favorisée" pour la Mésange à longue queue (qui, je vous ne l'apprends pas, a été depuis peu renommée, en français, Orite à longue queue).
Si l'un d'entre vous à des connaissances en étymologie aviaire, je serais heureux qu'il partage son savoir....