Une approche... littéraire....

Je ne résiste pas au plaisir de vous partager l'extrait ci-dessous, tiré du roman "le vent dans les saules" de Kenneth Graham dont l'édition originale anglaise date de 1908.

Il s'agit d'une approche poétique très imagée de la migration...

Texte lyrique, symbolique, allégorique.... sans doute, mais sans aberration scientifique !

Mais assez de commentaires, jugez par vous même:

" Le Grand Hôtel de la Nature a sa saison, au même titre que les autres. Un à un les voyageurs font leurs malles, règlent leur note et s'en vont, et la table d'hôte se dégarnit un peu plus à chaque repas; les suites se ferment, on roule les tapis, et le personnel est renvoyé. Ceux qui restent en pension tout l'hiver jusqu'à la saison suivante ne sont pas indifférents à ces départs et à ces adieux. Ceux qui partent discutent fiévreusement de leurs projets, choisissent leur itinéraire, parlent de leur nouvelle destination, et la camaraderie qui s'est établie entre les hôtes en prend chaque fois un coup. On se sent agité, cafardeux, grognon. Pourquoi cela vous démange tant de changer? Pourquoi ne pas rester tranquillement ici avec nous et continuer à jouir de tout? Vous n'avez pas idée comme cet hôtel peut être agréable à la morte-saison et comme on s'y amuse bien rien qu'entre nous. Vous avez probablement raison, répondent ceux qui s'en vont; nous vous envions, mais ce sera pour une autre année, pour le moment, nous avons d'autres engagements, et il y a le bus de l'hôtel qui nous attend. Il nous faut partir. Et ils plient bagage avec un sourire et un signe de tête, et nous les regrettons et nous leur en voulons un peu. "